« Le bon voyageur n’a pas d’itinéraire et n’a pas l’intension d’arriver. »
Lao Tseu
Quel idéal ce proverbe ? Avoir un itinéraire ou pas, ce choix est très personnel et se définit selon différents critères. Que l’on parte sur un voyage à court terme ou au long cours, la durée du voyage va déterminer une organisation et une gestion différente.
Par manque de temps, il peut-être judicieux de planifier un itinéraire pour optimiser son temps ou à l’inverse si on voyage à durée indéterminé on peut facilement se laisser porter par l’indéfini.
Photo Guillaume Drevet – Dauphiné Libéré ©lemondedesmirons
Sommaire
L’itinéraire tour du monde
Mais alors comment peut-on définir son itinéraire pour partir en tour du monde ?
De notre côté, on a choisit de définir notre itinéraire pour plusieurs raisons :
-La sécurité d’une organisation drastique d’un premier long voyage
-Optimiser un maximum la durée de notre voyage : 1 année à l’autre bout du monde
-Pour pouvoir organiser son budget (je dit bien pouvoir organiser… car absolument pas calculé)
Bien organisé son budget et bloqué une somme d’argent pour prendre ses vols au fur et à mesure n’est pas chose simple selon nous. On a donc préféré opter pour l’achat d’un billet tour du monde en desservant les grands axes, nous laissant ainsi de la flexibilité durant le voyage notamment en Asie et en Amérique Latine où l’on pouvais alors changer d’itinéraire à tout moment.
Epupa Falls Namibie ©lemondedesmirons
Un choix également réfléchi pour l’aspect financier de certains billets qui coûtent chère indépendamment [ex: Nouvelle-Zélande – Ile de pâque]. On a effectuer une estimation du coût total de nos vols sur une plateforme de comparaison de prix au cas par cas, individuellement, le résultat semblait relativement équivalent voire plus chère en plus de la prise de tête pour caler tout cela et en sachant que les tarifs évoluent selon la période et l’endroit d’achat. Le plus dur est de prendre la décision de fixer la durée du temps où l’on souhaite rester sur place à tel où tel endroit. On a pourtant garder une grande part de liberté notamment en Asie depuis le Vietnam on avait 3 mois et demi pour rejoindre les Philippines mais aussi en Amérique du Sud où l’on avait 2 mois et demi du Chili au Brésil. Une façon de pouvoir moduler son itinéraire, changer de plan et d’envies…
Départ Septembre 2017
Le budget
A moins de prévoir de partir sans argent ou avec un minimum d’argent, le budget, c’est quand même le moteur principale du projet Tour du Monde. Il va quand même contribuer à déterminer la durée du voyage et l’itinéraire, vous ne ferez pas les mêmes choix de pays à visiter si vous avez un petit budget, quoique ?!
Le niveau de la vie n’est pas le même de partout, quand en Asie on écoule un budget de 500€/mois on double presque le budget en Océanie. Cependant, il existe de nombreuses façons de pouvoir prolonger son voyage malgré un budget qui n’est pas forcément extensible.
« Qui veut faire quelque chose trouve un moyen, qui ne veut rien faire trouve une excuse.«
Proverbe Arabe
Ne vous fixez pas de limite, les choix se feront en chemin ! Les moyens d’économiser de l’argent son nombreux, limiter ses déplacements, profitez de réductions sur vos nuitées en restant plus longtemps au même endroit, faire du couchsurfing, partager les frais d’une colocation, garder une maison, partager la location d’un véhicule, effectuer du stop, du covoiturage ou varier vos transports…
Même si vous n’avez pas de grand moyen vous trouverez des solutions en cours de route, au moment du départ on avait pas vraiment planifié comment se déroulerait le voyage en Océanie. A vrai dire, on s’est posé la question à la fin de notre périple en Asie, je me suis retourné vers Mick en lui disant on va faire l’Australie en Stop, on aura pas la possibilité de faire le voyage en van dans les deux pays [Australie et Nouvelle-Zélande] avec notre budget.
Et nous voilà à expérimenter le stop de la Malaisie à Singapour, à Bali puis en Australie. On aborde le sujet dans Faire du stop en voyage: Nos 5 conseils !
En direction de Singapour ©lemondedesmirons
Expérimenté l’interaction locale chez l’habitant
On a mis la barre très haute à notre départ, l’objectif couchsurfing était pour nous d’avoir au moins une interaction locale dans chaque pays de notre Tour du Monde… Un réel défi ! Couchsurfing est une entreprise qui vous met en relation avec des personnes prêtent à vous accueillir gratuitement le temps d’une nuit ou plus dans de nombreux pays du monde. On a découvert ce concept pour la toute première fois lors de notre road trip au Canada et depuis on a pas arrêté de faire d’incroyables rencontres.
On a même commencer notre Tour du Monde avec une première nuit en couchsurfing chez Mirron et Marcel au Sri Lanka, on a couchsurfé dans un hôtel gratuitement en Inde, puis on a cumulé un total de 16 nuits en couchsurfing en Australie.
Cependant il y a encore des pays où il est compliqué de s’immerger dans une expérience locale, notamment la Birmanie, l’état Birman interdit toujours à ses citoyens de recevoir des étrangers au sein de leur foyer sans autorisation. Peu de Birmans osent prendre le risque d’accueillir des étrangers avec la délation. Du coup, c’est mieux pour tous le monde d’éviter les risques pour les deux parties car même si vous êtes extrêmement vigilant et discret il pourrait y avoir des pénalités.
Pour vous donner une idée, en cumulant le couchsurfing, helpx, camping gratuit, camping payant, nuit dehors en Australie sur 64 nuits passées on a dépensé 4€14/nuit/personne.
Pour économiser toujours plus on profite des nuits passées dans les transports, à l’aéroport ou même dans la rue.
Voyager tout en travaillant
On envisage pas toujours de travailler quand on part en Tour du Monde, pourtant il est possible d’effectuer quelques missions pour limiter ses dépenses quotidiennes tout en profitant de temps libre pour s’amuser ou visiter avec le principe du wwoofing. Travailler bénévolement contre le gîte et le couvert. [La principale condition est d’avoir au moins 18 ans]
20€/1 personne ou 2 personne | Valable 2 ans | Durée: 4h-6h/jour | Mission : minimum 1 semaine
Ce réseau mondial répertorie des annonces dans presque 90 pays, l’avantage de Helpx c’est sa variété de domaines proposés, particuliers ou professionnels, on peut expérimenter une multitude de métiers sur le principe de gagnants-gagnants en échange de quelques heures de travail. C’est le moment de vous réinventer, après tout, ce voyage est une bonne façon de remettre les pendules à l’heure sur ses potentielles futures envies professionnelles. Le seul inconvénient, la mise à jour n’est pas toujours faite et le temps de réponse peut-être très long, il est préférable de vous y prendre à l’avance pour effectuer une demande de mission qui vous motive.
Volontariat dans un centre de soin pour chauves-souris ©lemondedesmirons
23€/personne ou 34€/couple | Valable 1 an | Durée: à fixer ensemble | Mission: minimum 1-2 semaines
Ce réseau ressemble beaucoup au précédent, il est présent dans environ 170 pays à travers le monde est fonctionne sur le même principe. L’occasion pour vous de trouver une mission au sein d’un ONG, une auberge de jeunesse ou de donner des cours dans une école…
Travailler dans un café-restaurant en Bolivie ©lemondedesmirons
On a choisit de s’inscrire sur les deux plateformes pour avoir un large choix de missions et d’opportunités. Elles nous ont permis d’effectuer du volontariat dans un centre de soin pour chauves-souris en Australie et travailler dans un café-restaurant végétarien en Bolivie.
Inscription par pays | Valable 2 ans | Durée: 4-6h/jour | 38h/semaine max
Le Wwoofing consiste à travailler bénévolement sur une exploitation agricole en échange du gîte et du couvert répartie sur une centaines de pays. Attention l’inscription s’effectue par pays par exemple pour l’Australie compter 70$AU/personne ou 120$AU/couple pour deux ans.
A titre informatif, un visa (type permis de travail ou un Permis Vacances Travail) et une assurance peut-être recommandé malgré l’absence de revenu.
PVT – WHV
Si vous avez une plus grande flexibilité de temps vous pouvez envisager d’effectuer un PVT – Permis Vacances Travail (WHV – Working Holiday Visa), personnellement on a envisagé cette possibilité pour l’Australie car on étais vraiment pas sur d’avoir le budget.
Le permis vacances-travail est un visa qui autorise les Français et Belges âgés de 18 et 35 ans à voyager et travailler légalement dans plusieurs pays à travers le monde. Selon le choix de votre destination, l’obtention du PVT est soumise à des critères différents (âge maxi 30 ans ou prolongation jusqu’à 35 ans, durée du visa, ressources financières…).
Si aujourd’hui l’Australie fait de belles offres pour donner l’opportunité d’effectuer son PVT, on ne pouvait pas payer 495$AU/personne (soit environ 300€) pour si peu de temps sur place. Sachez qu’il faut toutefois remplir quelques conditions, dont celle de disposer de ressources financières à hauteur de 3500€/personne sur son compte bancaire.
Choisir son itinéraire
Au début du projet, on ne pense pas forcement aux pays que l’on souhaite visiter, le premier but c’est avant tout de partir, de quitter son quotidien plan plan mais alors où on va ?
…Australie
–Ah non pas encore !
-Bah on tombe dessus, c’est l’jeux ma pauvre Lucette !
-T’a pas autre chose ?
Franchement il faut se le dire, on a tous rêvé devant cette publicité qui fait tourner le globe et si on avait eu un budget illimité, carrément ça tente de choisir ça prochaine destination comme ça ! Bref, ça n’est pas le cas alors revenons à l’évidence et pour nous c’est plus simple d’avoir la carte du monde devant les yeux !
On a donc déplié une géante carte plastifiée sur notre mur afin de faire des petits gribouillis dessus et réinventer notre itinéraire à volonté ! 😃
A chacun sa couleur, dès que l’on avait un peu de temps devant nous on se plongeait déjà littéralement dans le voyage, chacun a choisi une couleur pour dessiner les traits de ces envies. Devant cette immense carte on s’imaginait au Vietnam, en Australie ou sur l’île de Pâque.
On a même commencé une incroyable collections de guides (Lonely Planet, Routard, Bible du voyageurs…) qu’on a fixé sur une étagère juste en-dessous.
Une chose est sur, vous allez sans cesse réinventer votre itinéraire…
Le choix de son itinéraire ©lemondedesmirons
Le nombre de pays ?
Dès que l’on prend la décision de partir, on rêve forcément de toutes les destinations et c’est très difficile d’arrêter son choix quand on sait que l’on part sur plusieurs mois, à vous de définir votre to-do list !
Après avoir listé nos envies par ordre de préférence, il fallait se rendre à l’évidence que l’on ne pourrais pas tout faire et pourtant on a choisi beaucoup de pays à parcourir pour ce premier Tour du Monde. Seulement, mettre les pieds dans un pays ne veut pas forcément dire que l’on va voyager dans le pays en question, on peut aussi le traverser pour rejoindre une autre frontière terrestre ou un point d’intérêt.
Des points essentiels, le budget, fixer les priorités et faire des compromis lorsque l’on voyage à deux, pour moi il était indispensable de mettre les pieds au Vietnam, pays natale de ma grand-mère et grand-père paternel et d’aller à la rencontre de ma famille habitant encore sur place ou encore de m’imprégner de l’histoire du Taj Mahal. De son côté Mick, fasciné par l’historique des sites culturels des Moaï de l’île de Pâque ou le Matchu Picchu, c’était impossible pour lui de ne pas envisager ces découvertes.
Destination l’Inde ©lemondedesmirons
Une fois la liste de prédilection écrite, il faut faire concorder la date de départ, le sens de l’itinéraire et un minimum les saisons, les quoi ? Les saisons, tu sais quand il y a des vents violents et de grosses averses de pluie, parce qu’on est quand même en vacances alors pas questions de ce taper la mousson ou le froid polaire de l’hiver. 😂
Elles ont complètement chamboulé nos plans, Mick rêvait de mettre les pieds au Tibet, au Népal et en Mongolie, malheureusement selon le sens de départ choisit notre arrivée concordais au plein hiver. [Autant dire que tu n’a pas envie de connaitre l’hiver au Tibet enfermé avec un yéti au fin fond d’une grotte gelée]. De toute façon c’est impossible de planifier son itinéraire avec justesse et de tomber pile au bon moment, les saisons c’est une des parties imprévisibles du voyage et il faut faire avec à tout moment. [Même quand tu as prévu un pèlerinage de 5500 marches pour atteindre un temple perché sur une montagne qui est finalement fermé après t’être levé à 1h du matin sous une pluie démentielle qui forme un torrent dans les escaliers]. 😉
Les saisons dans tout ça ?
Partir d’Est en Ouest, un choix personnel afin d’éviter un maximum la période de la mousson en Asie et par la même occasion des maladies transmissibles par les moustiques.
Même si on n’est pas toujours tombé sur la bonne saison dans certains pays visités, ce choix judicieusement calculé était avant tout une décision pour risques sanitaires, il vaut quand même mieux ce choper un bon rhume qu’un vilain virus à vie, non ?
Les saisons c’est également ce qui crée le fil du voyage, après tout on vit bien au grès de nos différentes saisons à la maison et on ne peut pas toujours tombé au meilleur des moments, il y en a qui aime la pluie, d’autre le froid et puis ceux qui ne ce passent plus du soleil.
Tant pis, certains endroits resterons mystérieux et encore à découvrir, zut il faudra revenir… On a tellement de chose qui nous revienne en tête sur la météo capricieuse, cyclones, inondations, froid polaire de l’hiver qui arrive…
Le fameux Salar d’Uyuni ©lemondedesmirons
Quand ça veut pas, ça veut pas ! Je pense notamment au Salar d’Uyuni qu’on a tenté à plusieurs reprises, une première fois depuis le Chili, durant une semaine où l’on a attendue que les frontières rouvrent à cause de la neige. Puis, on a fini par abandonner en se disant qu’on retenterait depuis la Bolivie, manque de bol encore de récentes tombées de neige. On a quand même tenté mais, un maxi brouillard dissimulait la distinction entre le ciel et le salar.
Si les saisons nous ont empêché de découvrir des lieux à plusieurs reprises, elle nous on aussi permis d’autres aventures insolites.
Notre choix d’itinéraire tour du monde
On a défini notre itinéraire sur 3 continents : l’Asie, l’Océanie et l’Amérique.
Vous allez dire ça fait beaucoup de pays, alors oui, on a parcouru 17 pays en 1 an [on ne compte pas l’Argentine car on a juste mis les pieds pour visiter les chutes d’Iguazú et on ne compte pas Singapour qui est considéré comme un état].
Peut-être que vous trouvez cela conséquent mais quand on dit pays parcourus, ça ne veut pas dire visiter en long en large et en travers. En réalité les aléas ont changé nos plans au fils du voyage notamment en Asie où le programme était relativement chargé.
Les vols des deux premiers mois étaient calés, en quittant le Vietnam, on avait 3 mois pour se laisser porter par le voyage et pouvoir définir notre itinéraire, l’opportunité pour nous de passer par les frontières terrestres jusqu’en Indonésie, puis les Philippines, où l’on aurait préféré prendre le bateau.
En passant par les frontières terrestres on a choisi de passer rapidement dans certains pays notamment le Cambodge pour visiter le site archéologique de Angkor composé d’un ensemble de 200 temples et observer l’envol des chauves-souris à Battambang. En Thaïlande, où nous avons renoncé à nous rendre dans le Nord pour privilégier une semaine de repos tranquille sur l’île de Koh Lanta. En Malaisie où nous avons tracés la route par manque de transport pour se rendre sur les îles de la côte Est qui étaient fermées.
L’étape de l’Océanie a fait place à un retour à la civilisation moderne mais, pour une question de budget on à décider de vivre une aventure de folie en parcourant la côte Est Australienne en Stop. En réalisant des économies avec cette expérience riche en rencontre, on s’est offert un magnifique vol au-dessus de la grande barrière de corail. Puis, on a loué une voiture pour parcourir la Great Ocean Road et l’île de Kangarou Island mais aussi l’île de la Tasmanie. On a continuer avec un road trip en voiture en Nouvelle-Calédonie et en van en Nouvelle-Zélande.
Ascension à 6088 mètres d’altitudes en Bolivie ©lemondedesmirons
La fatigue du voyage nous a rattrapé, l’arrivée du froid de l’hiver en Nouvelle-Zélande a rendu les conditions de voyage plus difficile, à ce moment là, Mick m’a même confié que le voyage aurait pu s’arrêter là pour lui… [Bon en même temps il me laisse rarement conduire car je somnole très vite au volant donc après plus de 2 mois et demi à conduire sur les routes, je comprend].
S’adapter aux changements de températures dans les différents pays parcourus commence à être compliqué, on passe à des températures clémentes puis au froid polaire en un claquement de doigt avec l’arrivée de l’hiver en Amérique Latine. Après notre escale sur l’île de Pâque, on décide de se concentrer sur le Nord du Chili, de toute façon c’est beaucoup plus compliqué de visiter le Sud durant cette période hivernale et sur la fin du voyage on a pas trop envie de se prendre la tête. Ce qui nous a pas empêché d’avoir des complications avec le temps, notamment avec les récentes chutes de neige dans le désert d’Atacama, l’Argentine et la Bolivie.
On a beaucoup chillé en arrivant en Amérique Latine, un besoin de ralentir le voyage mais, on a aussi relevé de vrais challenges avec un treck de quelques jours à l’intérieur du canyon de Colca, une ascension coloré à 5200 mètres d’altitude sur la montagne aux septs couleurs au Pérou et pour finir en beauté l’ascension du sommet du Huayna Potosi à 6088 mètres d’altitude en Bolivie.