SOMMAIRE
–› Légende
–› Récit d’un trek en 9 étapes
–› Bilan trek
Carnet de route
Nous voici embarqués dans une nouvelle aventure, sans grande préparation physique à quelques jours de notre arrivée sur l’ile de La Réunion. Ce trek autonome nous le voulions depuis longtemps et malgré la fatigue du jetlag mais aussi le découragement physique d’une première randonnée difficile sur le terrain Réunionnais, nous y sommes arrivés !!
Cette boucle de 9 jours et 8 nuits sur le GR R1-R2-R3, en partant de la ville de Cilaos à travers les cirques de Cilaos, Mafate ou encore Salazie, nous a offert des paysages changeants et une atmosphère différente chaque jour. Ce trek en autonomie presque totale, (nous avons triché avec une nuit en gîte sur le plateau de Bélouve et un restaurant en passant par Hell-bourg), nous a fait le plus grand bien. Renouer avec la nature et les choses simples de la vie …
Promis, on ne vous fera pas un tuto sur comment faire caca en pleine nature puisque Kathleen Meyer s’en est déjà chargé pour nous … Son livre est une véritable enquête pour ceux qui se questionnent sur le comportement à adopter en pleine nature. De quoi oublier la guerre du trône un instant et renouer avec mère nature en adoptant un comportement primaire de la vie.
C’est pour cette nouvelle aventure que nous avons remis nos sacs, repris notre matériel, enfilé nos chaussures (celles qui n’ont pas survécu aux kilomètres du terrain Réunionnais) et prévu de la bonne nourriture. Hors de question de manger que du lyophilisé …
Nous prenons un petit bus qui nous mène à la ville de Saint Leu, là nous changeons de bus direction Saint Pierre. Nous reprenons un autre bus sur la route sinueuse qui mène à Cilaos ville, d’où nous partons pour débuter notre trek. Notre objectif est d’être au Piton des neiges pour le Samedi soir suivant car nous serons rejoints par nos amis le week-end suivant.
Légende
🕖 Estimation de temps | 🗻+ Point le plus élevé | 🗻 – Point le plus bas |
↔ Distance en kilomètre | ⬆ Dénivelé Positif | ⬇ Dénivelé Négatif |
⛺ Zone de bivouac |
Récit d’un trek en 9 étapes
➡ ÉTAPE 1 (GR R1-GR R2) Samedi 11 mai
TRAJET : Arrêt bus Cilaos Ville – Aire de pique nique Sentier Marla
🕖 Estimé 2h46 | 🗻 + 1265 mètres | 🗻 – 916 mètres | ↔ 6,4 kilomètres | ⬆ 497 mètres | ⬇ 469 mètres
⛺ Bivouac – Aire de pique-nique en contre bas de l’arrêt de bus « Sentier Marla »
C’est parti pour l’aventure, nous voici fraichement montés dans le bus menant à CILAOS et autant dire que le trajet n’est pas ennuyeux … Cette route sinueuse, sur laquelle le bus est parfois obligé de s’y reprendre à plusieurs fois dans les virages, nous offre déjà un joli visuel de ce qui nous attend. Dans les tunnels, le bus ne passe vraiment qu’à quelques centimètres du bord.
Notre direct pour le départ du trek
À 14h, nous arrivons à l’arrêt de bus Cilaos Ville, nous rejoignons le centre, qui est bien animé aujourd’hui, puis direction l’office de tourisme pour obtenir quelques derniers conseils avant le départ et trouver un coin proche pour dormir. (Il est possible de bivouaquer derrière l’office de tourisme d’ailleurs)
En direction du sentier, nous apercevons le panneau indiquant le GRR2 en direction de la cascade du bras rouge (Sentier du bas). Premiers instants pour se familiariser avec le poids de nos sacs qui pèsent environ 15 kilos pour Léa et 20 kilos pour Mickael ce qui nous rappelle notre année passée en leur compagnie autour du globe.
Nous sommes bien trop chargés, nos poches de 3 litres sont pleines d’eau et nous avons de la nourriture pour une grande partie du trek, des vêtements chauds pour les nuits froides et bien d’autres choses. Pour une première, on apprend toujours de ses erreurs pour faire mieux la prochaine fois.
Départ pour plusieurs jours de trek en autonomie complète © lemondedesmirons
Sur le chemin nous traversons une rivière créant un joli petit bassin d’une couleur bleue, arrivés à la cascade du bras rouge, nous reprenons des forces car nous n’avons pas mangé depuis ce matin, cette petite pause fait du bien et nous nous remettons vite en route avant de se refroidir et avant la tombée de la nuit qui arrive tôt dans la journée (vers 17h30). Nous voyons s’éloigner la ville de Cilaos où se dresse l’Eglise blanche Notre-Dame-des-neiges. Une bonne montée avec vue sur la cascade secrète nous attend, à ce moment-là. (Léa se dit que cela va être difficile pour la deuxième fois, la première était après la randonnée du Grand Bassin avec ses 1174 mètres de dénivelé positif et négatif, 2 jours après notre arrivée à la Réunion)
Vue sur le cirque de Cilaos © lemondedesmirons
Nous arrivons au parking situé après l’arrêt de bus Sentier Marla. La première chose que nous faisons c’est souffler un bon coup après ce bon dénivelé et surtout quitter les sacs ! Nous rencontrons Marie, Antoine et Julien qui nous propose de les rejoindre après notre installation. Alors, pas le temps de nous reposer, il faut monter la tente et préparer les équipements avant la tombée de la nuit et se faire à manger.
Nous partageons la fin de soirée avec eux et partons nous coucher, la journée de demain s’annonce plus compliqué que cette première.
➡ ÉTAPE 2 (GR R1-R2-R3) Dimanche 12 mai
TRAJET : Aire de pique nique Sentier Marla-Cascade des Trois Roches
🕖 Estimé 4h46 | 🗻+ 2059 mètres | 🗻– 1231 mètres | ↔ 10 kilomètres | ⬆ 1272 mètres | ⬇ 1272 mètres
⛺ Bivouac à la cascade des Trois Roches
Réveil tranquille, nous déjeunons et attendons le réveil des amis de la veille (Marie et Antoine en couple et leur copain Julien, grand amateur de photos-vidéos). Nous remballons la tente et c’est parti pour un bon dénivelé matinal. (Nous sommes bien loin du yoga).
Depuis le parking situé vers l’arrêt de bus « sentier Marla », nous reprenons le sentier pour atteindre le Col de Taïbit.
La montée vers le col du Taibit © lemondedesmirons
Dans la montée, nous rencontrons et échangeons avec François, un Réunionnais, nos chemins se séparent à la bifurcation avec un petit chemin qui donne accès à la Tisanière (Ilet des Salazes. Il y a là, en contre bas, un camping au calme où nous savourons une délicieuse tisane « spéciale montée » et une bonne part de « Tisson« , un gâteau à base de farine de maïs. Nous prenons le temps d’aller un peu plus loin, sur les conseils du gérant de la Tisanière James, où nous admirons une jolie vue d’ensemble qui permet de dire « Au revoir » à la Ville de CILAOS.
La tisanière de James sur la montée du Col de Taïbit © lemondedesmirons
Une bonne tisane … © lemondedesmirons
En reprenant la route, nous apercevons les fleurs servies un peu plutôt dans notre infusion puis nous finissons par atteindre le Col de Taïbit (2059 mètres) avec satisfaction. Nous décidons de sortir le pique-nique et de prendre un petit temps de repos.
Vue sur le village de Marla © lemondedesmirons
Le but de cette deuxième journée est d’atteindre le petit village de MARLA. La végétation a déjà changée, après avoir traversé la forêt, nous sommes déjà de l’autre côté de la montagne avec une vue imprenable sur la vallée et le village de Marla. Sur le chemin, nous rencontrons Théo qui nous double. Nous lui demandons s’il connait un endroit pour un bivouaquer dans les alentours. Nos amis Eve et Jérémy nous avaient conseillé d’aller au plateau de Kerval, sur lequel il y a un petit étang dans une jolie prairie où broutent des vaches, mais ce détour aller/retour (↔ 4,6 km 🕖 1h46 ⬆ 374 m ⬇374 m) ne nous motive pas. Nous préférons économiser nos forces pour la suite du trek.
Théo part à la cascade des 3 roches et compte tenu de l’heure, nous décidons d’en faire autant surtout après son récit de vaches qui mangent tout à l’étang … (bout de tente, chaussettes …)
Nous le laissons filer car il a un très bon rythme et il est moins chargé que nous. Le paysage est changeant, un petit côté désertique, une rivière à traverser par sauts de cailloux pour éviter de mouiller les chaussures. Ce terrain glissant ne manque pas de faire tomber Mick qui fait une sacré chute et nous fait une grande frayeur. Je le vois étalé au sol à quelques centimètres du ravin ; dans ma tête j’imagine le pire ; nous sommes au milieu de nulle part … Plus de peur que de mal pour le moment, son genou a craqué, ce qui lui a fait plutôt peur, nous repartons pendant que les muscles et articulations sont chauds, on contrôlera s’il enfle plus tard…
Le chemin longe tranquillement le lit de la rivière et nous apercevons un premier espace dédié au bivouac. Nous poursuivons puisque nous sommes attendus à la cascade. (Avant d’arriver à la cascade, il est possible de bivouaquer dans la forêt ou sur un terrain mi-verdure mi-roche ou encore de l’autre côté de la rivière légèrement en hauteur au milieu des herbes.)
Cascade des Trois Roches © lemondedesmirons
Après une bonne journée de trek, il nous tarde d’enlever nos chaussures et de mettre les pieds dans l’eau. Nous étalons tout au soleil, le chargeur solaire, les vêtements mouillés… Nous profitons de cet endroit pour faire la lessive (sans produit, c’est mieux) et prendre un bain qui nous fait du bien !
➡ ÉTAPE 3 (GR R3-GR R2) Lundi 13 mai
TRAJET : Cascade des Trois Roches-Bivouac après le village Ilet des Orangers
🕖 Estimé 5h21 | 🗻+ 2032 mètres | 🗻– 784 mètres | ↔ 9,4 kilomètres | ⬆ 1817 mètres | ⬇ 2285 mètres
⛺ Bivouac à 30 minutes après le village Ilet des Orangers
Réveil matinal, Mick prépare le petit-déjeuner pendant que je range l’équipement d’intérieur de la tente. Nous démontons la tente trempée pour la faire sécher un peu sur la roche avec le lever de soleil. Nous prenons la ration du matin en attendant que Théo se réveille à son tour pour partager ce moment.
La tente est toujours trempée, nous prenons donc le temps d’attendre que le soleil pointe entre les montagnes pour la faire sécher rapidement sur les roches, histoire de partir un peu plus léger.
Départ un peu tardif avec traversée d’une rivière pour commencer. Nos chemins se séparent ici, bien qu’il nous propose de l’accompagner, Théo est toujours plus rapide que nous, il part donc seul en direction de Grand Place pour un festival qui a lieu ce soir.
Une demi-heure plus tard dans la montée, nous nous arrêtons déjà, voici la deuxième tisanière. L’accueil est moins chaleureux et le remplissage des gourde en eau potable est payant (elle est puisée directement à la source). Bref nous fuyons vite cet endroit …
Le soleil et la chaleur nous étouffe déjà, mais cette troisième journée fait partie d’une des plus belles de notre itinéraire. De nombreux chemins en forêt et une arrivée à la brèche du Maïdo avec une vue imprenable sur les montagnes. Malheureusement, nous n’aurons pas le temps de faire l’ascension du Maïdo plus tard.
Je n’arrive plus à partir tellement la vue est splendide. Nous conversons avec un couple et ses 2 enfants qui redescendent du Maïdo. Ce sont des habitués qui nous donnent quelques conseils.
La brèche de Maido © lemondedesmirons
C’est parti pour la descente, nous voulons passer la nuit vers le village « îlets des orangers ». Arrivés là bas, nous trouvons le bar-épicerie de Yoland et Louise, ils tiennent aussi le camping en contre bas. L’accueil n’est toujours pas au rendez-vous. Nous pouvons dormir sur un terrain plat en contre bas, équipé d’un robinet d’eau et de toilettes plus haut vers les bâtiments (pas de douche) pour 7€/personne. Nous sommes épuisés mais le but premier de notre trek est de sortir de notre zone de confort, nous ne sommes donc pas franchement intéressés pour payer le camping. Nos batteries de téléphones sont à plat, nous demandons gentiment l’autorisation de les charger un instant…c’est 2€, (rire). Nous posons une ultime question « Où se poser avant la nuit qui tombera d’ici une demie heure ? », la réponse donnée sera « continuez votre chemin vous trouverez de quoi dormir 30 minutes plus loin ! ».
Nous repartons en espérant trouver ce site avant la nuit. Le chemin de la descente est très beau, un canyon dans lequel se glisse une rivière, cependant nous n’avons pas trop le temps d’en profiter.
Les 2 plateformes en béton à 30 minutes du village Ilet des Orangers © lemondedesmirons
Nous finissons par trouver 2 plateformes en bitume, c’est ici que nous installerons notre tente pour la nuit.
➡ ÉTAPE 4 (GR R2-GR R3) Mardi 14 mai
TRAJET : Bivouac après le village Ilet des Orangers-Bivouac Aire de pique nique village Ilet à Malheur
🕖 Estimé 3h34 | 🗻 + 912 mètres | 🗻 – 198 mètres | ↔ 8,3 kilomètres | ⬆ 787 mètres | ⬇ 700 mètres
⛺ Bivouac à l’Aire de pique-nique Ilet à Malheur les Bas
Au réveil, nous sommes seuls entre les montagnes, on se sent bien dans ce silence. Une fois tout remballé nous partons en direction d’Aurère. Nous traversons une première rivière et nous en profitons pour nous ravitailler en eau. On filtre ou non ? Mick prend l’eau directement à la source, j’avoue que je ne me sens pas très rassurée … C’est déjà intensif alors si je suis malade, ce n’est pas le sac qui va me porter … Je commence à filtrer mais c’est trop long alors tant pis je bois comme ça ! (Ne suivez pas l’exemple)
Nous reprenons le sentier qui descend et rejoignons une rivière à traverser. Pas le choix que de mouiller les pieds, alors, nous enlevons les chaussures pour continuer à randonner au sec. C’est plutôt agréable de mettre les pieds dans l’eau, mais il faut vraiment gérer son équilibre, avec le sac, on est vite déséquilibré.
1, 2, 3, 4, 5, traversée de rivière © lemondedesmirons
Nous renfilons les chaussures et…un peu plus loin…nous devons retraverser la rivière, on les enlève à nouveau … c’est reparti pour traverser … on dit jamais 2 sans 3 alors, il y aura une autre fois encore ! D’après les personnes que nous rencontrons, il y a encore plusieurs traversées à effectuer. On sent les habitués, ils sont pour la plupart équipés de chaussures spéciales pour marcher dans l’eau !!! Nous décidons de sortir les tongs, nous essayons aussi pieds nu … finalement, nous finissons avec les chaussures en Goretex …
Une traversée plus loin nous mène à une sorte de plage de cailloux fins. Les roches forment un joli canyon qui nous mène à un joli bassin d’où tombe une belle petite cascade. Un petit coin de paradis où nous nous baignons en guise de douche …
La cascade secrète au bout du canyon © lemondedesmirons
Quel agréable moment, l’eau est bleu vert et cette pause nous fait le plus grand bien. En repartant, nous traversons un tunnel et le chemin continu en longeant la rivière, nous grimpons en direction de Aurère pour rejoindre Ilet à Malheur. En prenant de la hauteur la vue est sublime.
Petit coin de paradis, canyon qui mène au bassin avec la cascade © lemondedesmirons
Nous arrivons au joli petit village Ilet à Malheur et cherchons un endroit pour passer la nuit. Nous nous rendons vite compte que sur la plupart des espaces où il est possible d’installer une tente, il y a des panneaux « camping interdit » ; probablement parce qu’il y a un camping au village. Cependant, il n’est pas si évident que ça de trouver des emplacements idéaux pour mettre la tente, les dénivelés positifs et négatifs n’offrent pas l’opportunité d’un terrain plat parfois sur de nombreux kilomètres .
La montée vers Ilet à Malheur © lemondedesmirons
Nous hésitons à nous installer dans l’abri de l’aire de pique-nique pour dormir discrètement, mais nous n’aimons pas transgresser les règles. Mick demande au bar s’il est possible de dormir sur l’aire malgré le panneau. Le propriétaire du camping étant au bar n’est pas très content d’entendre ça, mais le bivouac est toléré …
Petite église d’ilet à Malheur © lemondedesmirons
Nous installons donc la tente un peu plus tard, le coucher de soleil sur les montagnes nous offre un joli spectacle.
➡ ÉTAPE 5 (GR R3-R2-R1) Mercredi 15 mai
TRAJET : Bivouac Aire de pique nique village Ilet à Malheur-Bivouac abris Grand Sable
🕖 Estimé 5h48 | 🗻+ 1667 mètres | 🗻– 838 mètres | ↔ 13,9 kilomètres | ⬆ 1065 mètres | ⬇ 895 mètres
⛺ Bivouac à l’abri Grand Sable
Ce matin, nous enfilons les chaussures encore mouillées de la veille. Le Goretex c’est super, mais quand ça prend l’eau ça met plusieurs jours à sécher. Il faudra faire avec, le sentier des Scouts nous attend. Après avoir plié la tente et pris le petit-déjeuner, nous nous prenons la direction du sentier scout en passant par « Ilet à malheur les hauts ». Deux sentiers sont possibles, le sentier scout et le sentier Augustave qui est fermé pour cause d’accident. Deux femmes se sont tuées sur ce chemin qui a plusieurs passages techniques, il est plus dur dans le sens de la descente et avec un sac, on peut vite être déséquilibré.
Vue sur le village Ilet à Malheur © lemondedesmirons
Le sentier scout est très plaisant avec le passage d’une large crête offrant une vue d’ensemble et un passage à corde qui mène dans la forêt et débouche sur la route. En quittant le sentier scout, le long de la route sur la droite, deux possibilités, prendre la direction du Col de Fourche (7,8km, 3h09 pour 371 mètres + et 927 mètres -) ou celle de la ravine du Bélier (7,5km, 2h42 163 mètres + et 718 mètres -) qui part un peu plus loin du petit village de Grand-Ilet pour rejoindre Grand Sable. Nous choisissons la ravine du Bélier même si l’autre sentier a l’air plus sympa, nous économisons nos genoux pour quelques mètres de descente. Finalement, peut-être pas un bon choix ! Ce sentier très sauvage et non entretenu nous mène avec difficulté, au petit refuge en pierre où nous établissons notre campement pour la nuit. Chaussures mouillées, arrivée sous la pluie, Mick prend l’initiative de faire un feu pour sécher les chaussures et les chaussettes. Les chaussettes finissent avec de gros trous, brulées par les étincelles et la cheminée étant bouchée, nous sommes complétement enfumés ! Et oui pas facile d’être un aventurier …
Une nuit dans un abri © lemondedesmirons
➡ ÉTAPE 6 (GR R1) Jeudi 16 mai
TRAJET : Bivouac abris Grand Sable-Gite Bélouve
🕖 Estimé 5h06 | 🗻+ 1508 mètres | 🗻– 695 mètres | ↔ 13,6 kilomètres | ⬆ 1003 mètres | ⬇ 580 mètres
⛺ Nuit au gîte Bélouve
Cette nuit dans le gîte abandonné, nous évite le remballage de la tente et nous permet d’être à l’abri, un petit luxe !
L’abri où nous avons passé la nuit © lemondedesmirons
Nous redescendons en direction de Hell-bourg après quelques jours d’autonomie. Nous sommes sur le chemin du haut pour rejoindre Ilet à Vidot. Le chemin du bas un peu plus long passe par la cascade du Trou blanc. Nous traversons sur une passerelle et une longue portion de route nous attend pour rejoindre la ville. En dépassant les anciens Thermes, nous arrivons à Hell-Bourg où nous allons pouvoir faire le plein de nourriture.
Nous nous rendons à l’office du tourisme du village pour prendre des infos sur la météo qui est très changeante dans le cirque de Salazie. Nous voulons aussi connaître la distance qui nous sépare du fameux Piton des Neiges qui sera notre dernière étape. Bonne nouvelle, nous ne sommes qu’à 8 h de notre objectif.
Au village de Hell-bourg © lemondedesmirons
Nous en profitons pour charger nos téléphones. Il a été difficile d’utiliser le chargeur solaire du fait nos journées pleines à marcher. Quelques courses et un petit moment de plaisir au restaurant…pas vraiment une bonne idée de trop se remplir le ventre avant de reprendre la marche !
Les deux possibilités pour aller en direction du Piton des neiges, soit par le Cap Anglais la voie la plus directe (8km, 3h47 pour 1535 mètres + et 6 mètres -) soit par le plateau de Bélouve (11,7km, 5h08 1644 mètres + et 115 mètre -), jusqu’au gîte de la Caverne Dufour.
Comme nous avons le temps, nous dormons sur le plateau de Bélouve. Mick veut bien un lit pour ce soir, une chambre réservée au gîte ne sera peut-être pas occupée. Le temps s’est couvert durant la montée, nous voulions aller voir le trou de fer mais la pluie, le brouillard et l’heure nous font renoncer. Nous visitons donc le petit musée à côté et profitons du gîte pour nous mettre à l’abri. Les gens qui avaient réservé ne sont pas venus donc gîte pour nous ce soir, plutôt agréable !
Vue du plateau de Bélouve © lemondedesmirons
Pour garder son côté autonome jusqu’au bout, vous pouvez passer le gîte et vous rendre vers l’embranchement du chemin qui part dans la forêt en direction du Piton des Neiges. A cet endroit, vous pouvez poser votre tente en bivouac pour la nuit et surtout vous avez une vue imprenable sur le cirque de Salazie.
L’endroit parfait pour bivouaquer © lemondedesmirons
➡ ÉTAPE 7 (GR R1) Vendredi 17 mai
TRAJET : Gîte Bélouve-Grotte Caverne Dufour
🕖 Estimé 3h34 | 🗻+ 2484 mètres | 🗻– 1506 mètres | ↔ 8,4 kilomètres | ⬆ 1040 mètres | ⬇ 68 mètres
⛺ Bivouac dans la grotte près du gîte Caverne Dufour
Quel bonheur de prendre une douche, dormir dans un lit et d’avoir un petit-déjeuner si copieux … Sur la fin du trek c’est plus cool, nous savons que nous avons le temps pour rejoindre le gîte de la Caverne Dufour aujourd’hui alors nous profitons.
Il est possible de bivouaquer peu après le gîte avant de rentrer dans la forêt mais aussi beaucoup plus loin au ¾ du chemin entre les deux gîtes, il y a un petit terrain plat. À éviter en cas de pluie le terrain est trop marécageux.
Le chemin que nous empruntons longe la falaise, il est mouillé par les dernières pluies et l’humidité de ces derniers jours. Nous sommes dans une forêt enchantée et des épreuves nous attendent sur la route, entre arbres à passer (par-dessus ou par-dessous) avec les sacs c’est plutôt drôle, escalader les nombreuses échelles et enjamber les grandes flaques d’eau.
Vue sur le plateau, Cirque de Salazie © lemondedesmirons
Ce chemin nous plaît ! Plus loin, nous passons un terrain caillouteux et nous avons une vue imprenable sur l’étendue des arbres.
Nous arrivons au gîte, il y a beaucoup de monde et il n’est pas encore ouvert. Pour dormir en gîte ça va être difficile, ce sera sans doute complet. Nous rencontrons un homme qui nous conseille de dormir dans une grotte un peu plus loin, il y avait déjà installé 2 tentes à l’intérieur.
Nous décidons donc de nous installer là bas et nous ne regrettons pas ! La vue est imprenable et nous assistons à un très joli coucher de soleil.
Vue depuis la grotte © lemondedesmirons
➡ ÉTAPE 8 (GR R1) Samedi 18 mai
TRAJET : Grotte Caverne Dufour-Sommet Piton des Neiges
🕖 Estimé 1h39 | 🗻+ 3052 mètres | 🗻– 2478 mètres | ↔ 3,1 kilomètres | ⬆ 573 mètres | ⬇ 93 mètres
⛺ Bivouac au sommet du Piton des Neiges
Dans la nuit, nous entendons des voix et observons le défilé des lampes torches de ceux qui montent au sommet du Piton des neiges. Au matin, nous ouvrons la tente, le temps n’est pas au beau fixe, nous sommes dans les nuages et la « farine », (comme ils appellent là-bas cette pluie fine), commence à tomber. Nous sommes bien à l’abri dans notre grotte pour ranger nos affaires. Nous rejoignons ensuite le gite pour prendre le petit déjeuner.
Nous avons le temps aujourd’hui, nos amis doivent nous rejoindre au gîte. Les premières personnes revenant de l’ascension redescendent. Malheureusement, ils n’ont rien vu à cause des nuages.
La montée vers le sommet du Piton des Neiges © lemondedesmirons
Une femme est tombée car le terrain est glissant. Elle a un doigt complètement retourné dans l’autre sens, pas très beau à voir. Une deuxième a été malade au gîte toute la nuit, pas habituée à marcher sur un fort dénivelé, l’office du tourisme lui aurait dit qu’elle pouvait quand même monter … Elles attendront plusieurs heures l’arrivée de l’hélicoptère qui ne peut se poser à cause de la météo.
Nous mangeons notre pique-nique au gîte. Nos deux amis sont partis un peu tard et ont une bonne ascension à faire, nous décidons alors de monter en milieu d’après-midi pour réserver nos emplacements pour la nuit. Ils ne sont pas seuls à nous rejoindre, nous sommes 10 en tout (Eve, Jeremy, Lucie, Jonathan, Audrey, Delphine et deux autres garçons)
Sommet du Piton des Neiges © lemondedesmirons
La vue est légèrement dégagée, le soleil a réussi à percer, de quoi nous laisser le temps de profiter de la vue et de monter la tente. L’hélicoptère ne tarde pas à venir lui aussi pour récupérer les deux femmes qui ne peuvent redescendre.
Nos amis arrivent avec les nuages qui finissent par recouvrir la jolie vue, puis, la nuit ne tarde plus à tomber. Ils ont pensé à nous et à notre envie de camembert. Un méga apéro s’organise après l’installation, quoi de mieux pour clore la journée !
Un méga apéro à 10 copains/copines au sommet du Piton des neiges © lemondedesmirons
➡ ÉTAPE 9 (GR R1) Dimanche 19 mai
TRAJET : Sommet du Piton des Neiges-Parking du Bloc
🕖 Estimé 3h15 | 🗻+ 3052 mètres | 🗻– 1398 mètres | ↔ 7,1 kilomètres | ⬆ 161 mètres | ⬇ 1809 mètres
⛺ Fin des bivouacs avant Piton de la Fournaise
Réveil matinal pour admirer le lever de soleil ! Nous ouvrons notre tente…le temps est complètement brumeux, on ne voit pas à plusieurs mètres ! Nous décidons de nous reposer encore un peu dans l’idée que le soleil ne percera pas les nuages avant la préparation du petit-déjeuner collectif. Au moment où nous rangeons tout le matériel, le vent se lève et une pluie fine commence à tomber …
Bivouac au Piton des Neiges, protéger par les murs de pierres © lemondedesmirons
Nous partons dans les nuages pour rejoindre Cilaos, le terrain est glissant et la descente se fait sous la pluie … Arrivés au refuge de la Caverne Dufour, nous prenons un peu de repos en espérant que le vent et la pluie se calment. Le temps n’ayant pas prévu de changer, il faut bien faire avec. C’est donc sous la pluie que nous descendons. Des torrents ne tardent pas à se former dans les escaliers, le terrain est vraiment glissant et Delphine se tord la cheville, heureusement, elle peut continuer la marche.
Coucher de soleil au sommet du Piton des neiges © lemondedesmirons
Coucher de soleil au sommet du Piton des neiges © lemondedesmirons
Nous sommes tous complètement trempés et cette descente est interminable. Sur la fin du sentier Mick se vante de ne pas être tombé, et ça arrive … Il tombe droit sur un caillou qui lui ouvre le genou ! Nous arrivons sur le parking (le bloc) pour rejoindre le reste de l’équipe avec nos blessés. Audrey l’infirmière du groupe s’occupe de la plaie plutôt profonde de Mick, il est dimanche alors, tant pis pour le médecin.
Pour fêter cette aventure, nous finissons au restaurant dans la ville de Cilaos avec une bonne crêpe.
➡ Bilan trek
Durée : 9 JOURS ET 8 NUITS
🕖 Estimé 35h04 🗻 + 8211 mètres 🗻 – 8019 mètres
↔ 77,3 kilomètres ⬆ 3052 mètres ⬇ 198 mètres
⛺ 7 nuits en Bivouac et 1 nuit en Gîte
Nous avons effectué les 3,3 derniers kilomètres en voiture depuis le parking du bloc.
La difficulté du terrain sur l’Ile de la Réunion n’est pas à négliger surtout sans préparation physique, avec le poids du sac et du matériel. L’expérience en vaut quelques souffrances musculaires, articulaires et autres bobos.
Les bâtons de marche peuvent s’avérer utiles pour soulager les articulations du poids du sac et sur les terrains quelques peu glissants.
Bilan de 2 chutes pour Mickael
Une chute avec plus de peur que de mal et une autre chute avec une belle plaie ouverte qui lui a laissé une belle cicatrice en guise de souvenir pour finaliser ce trek.
Le côté plaisant de ce trek est de pouvoir trouver de l’eau assez fréquemment sur le chemin, évitant ainsi une surcharge liée au poids de l’eau pour un premier trek c’était un peu notre crainte. Nous avons pris des filtres à eau au cas où et sinon on aurait fait comme dans les émissions de survie …
Côté bivouac, nous avons toujours trouvé un endroit pour poser la tente, par contre il faudra passer les zones de dénivelé positif et négatif afin de trouver une zone accessible pour la tente, les plateaux sont parfaits pour bivouaquer.
Les souvenirs impérissables de cette aventure, les fabuleux paysages que nous avons traversé, renouer avec la nature apportant cette plénitude profonde et une grande fierté, mais surtout cette belle soirée partagée avec les amis au Piton des neiges restera mémorable.
Un sacré souvenir pour une première fois en trek et bivouac qui nous donne le goût de continuer sur cette lancé …
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